Sunday

La Tendresse

Me voilà tout d’abord circonspect, peut être même bien usé, je me sens aplatis par cette société, par cette pression, il y a deux jours je me réveillais en entendant cette nouvelle, « le vote au parlement pour l’interdiction de la burka », voilà une fois de plus j’étais touché, cette nouvelle me fait trembler, cette nouvelle m’enlève à nouveau encore un moment de bonheur, un moment de ma vie

Je ne voulais pas en parler, peut être pour ne pas être jugé mais aussi pour ne choquer personne, mais j’utilise de temps en temps une burka, oui une burka, pour passer inaperçu dans des bars que j’aime bien comme le bottleshop, le motel ou le Truskel où il y a un certain nombre de personne que je ne veux pas voir, ou du moins « dont je n’ai pas envie qu’ils viennent me parler », surtout lorsque j’ai juste envie de boire une pinte tranquillement en lisant le dernier Tsugi ou les Inrocks.



Egalement aussi pour espionner des filles qui m’ont mis des râteaux notamment I. qui est maintenant instit, je passe des longues heures cachés derrière le portail de son école, pour la voir quelques instants, dans sa nouvelle vie, voir si elle est heureuse, de derrière mon grillage je ne peux m’empêcher de repenser à notre passé :

Car après tout nous n’étions que deux inconnus prise aux sous entendus de la connaissance, flâner au musée Guimet n’était peut être qu’accessoire, nous sommes sortis et il s’est mis à pleuvoir, violemment, j’hélais un taxi, je courais voir les horaires des bus, le metro était un eldorado bien trop loin, ne trouvant alors rien nous nous sommes mis à courir, à rire, puis à descendre Marceau et tu t’es arrêté à l’entrée d’un parking, tu m’as pris par le bras, tu m’as dit viens je te regardais longuement dans les yeux, je ne savais pas trop ce qui m’arrivait, ce qui nous arrivait puis tu m’as dit embrasse moi, je t’embrassais longuement quand un car de scolaire s’est arrêté à notre hauteur tu t’en souviens ? Les enfants criaient Les Amoureux Les Amoureux tu m’as demandé si je t’aimais je t’ai répondu par une citation de Miguel de Cervantes que je trouvais de circonstance après notre fuite entre les gouttes, et avant celle de nos larmes : L'amour est un ennemi que l'on ne peut vaincre corps-à-corps, mais seulement par la fuite.

MP3 : Jane Birkin - Lolita Go Home