L’hiver la nuit je porte plusieurs tripotés de pulls de toutes les couleurs, un sur la tête comme les Wamps, un sur mon cou comme au medef, et un ou deux autres sur moi normalement comme les romanichelles, c’est peut être ces additions éphémères qui m’empêchent de dormir la nuit l’hiver me rend insomniaque, heureux et blanchit.
Dans l'avion au retour de Berlin j'ai lu et relu plusieurs fois ce passage :
« Quelquefois, dès votre réveil j’ai peur. Comme tous les hommes chaque jour, que ce soit pendant seulement quelques secondes vous devenez un tueur de femmes. Ça peut se produire tous les jours. Quelquefois vous faîtes peur comme un chasseur égaré, un criminel en fuite. Et de cela, autour de moi il arrivait qu’on ait peur pour moi. Moi j’ai gardé ça, j’ai peur de vous. Chaque jour à des moments très brefs qui vous échappent j’ai peur de votre regard sur moi.»
Marguerite Duras – Yann Andréa Steiner
Sur la 4 tout à l’heure à côté de moi il y avait nounours, le gentil, l’assoiffé de sang quand on le dérange, il lisait l’équipe à la page rugby et mangeait un sandwich, ce sandwich entouré de mayonnaise qui semblait tenir le monde, nounours le tenait comme un enfant avec ses gros doigts faisant attention à ne pas trop le presser fort juste un peu pour la sensation du touché, le sandwich ne bougeait pas c’était nounours qui les yeux à demi clos nageant en plein orgasme en tête à tête avec le divin se baisssait et ouvrait grand sa bouche pour engloutir son poulet mayonnaise, ses mouvements de machoire tout en scrutant l’équipe semblaient être accordé avec le mouvement des astres, des planètes.